Les facettes de la formation à distance



Thème 9 : Le service pédagogique à distance et sa quantification


Introduction : Pourquoi parler de service pédagogique à distance ?

Une formation à distance ou de façon plus précise une unité d’enseignement à distance nécessite une mise en œuvre et une démarche particulière. C’est pour cette raison qu’il paraît cohérent de prendre cela en compte. Cette spécificité s'explique par au moins deux raisons : la première concerne le public visé, la seconde concerne les médias qui sont utilisés pour effectuer la formation.

Comme exposé dans lesthèmes précédents (en particulier les thèmes 1 et 2), le public de la formation à distance est spécifique par rapport au présentiel. Il nécessite une communication et des supports adéquats.

Pour ce faire, comme présenté dans les thèmes 5 et 6, il ressort deux grandes activités dans un enseignement à distance :

Nous allons dans un premier temps rappeler les différentes activités (cf. Figure 2) puis nous donnerons une vision des quantifications proposées sur la base des textes réglementaires.

Figure 2 : Espace de formation

Conception et réalisation de ressources de cours

La conception des ressources est l’un des éléments clés. Il correspond aux choix faits par l’équipe pédagogique en terme de scénario pour apporter les concepts inhérents à l’UE. Ceci  constitue l’espace de formation.
La Figure 2 propose une présentation détaillée des éléments produits :

En conclusion, cette partie correspond aux éléments mis à disposition à l’apprenant en début de module et ne demandant pas ou peu d’intervention de la part de l’équipe pédagogique pendant la période d’apprentissage.

Accompagnement pédagogique

Cette partie concerne l’animation de l’UE pendant la période d’apprentissage. Elle concerne l’aspect tutorat à travers les forums, le chat, ou tout autre système de communication, et le suivi des apprenants à travers des activités spécifiques de travail collaboratifs ou de travaux à réaliser (projets, exercices et devoirs) qui donneront lieu à une correction personnalisée.


Quantification des activités

Les textes

Il existe quatre textes régissant la quantification des activités d’enseignements.
Les deux premiers sont les textes généraux des enseignants-chercheurs correspondant respectivement au décret du 6 Juin 1984 et les rémunérations associées fixées par l’arrêté du 3 décembre 2010.
Le troisième est l’arrêté du 31 Juillet 2009 (NOR : ESRH0916714A) indiquant le référentiel national des charges des enseignants-chercheurs.
Le dernier est un arrêté du 24 septembre 1978 (modifiant un texte du 17 janvier 1973), portant sur la prise en charge des enseignements à distance et en particulier des devoirs, qui jusqu’à aujourd’hui est toujours d’actualité.
Malgré cet arsenal de textes, tout ou presque est envisageable. En effet, mis à part le texte de 1978 qui fixe clairement la rémunération des devoirs et exercices, l’arrêté de 2009 explicite trois activités liées à la formation à distance mais ne cadre pas de manière précise leur quantification :

Les textes permettent donc d’identifier les éléments reconnus mais laissent une grande marge de manœuvre aux établissements pour instancier les forfaits vis-à-vis de la quantification des activités.

Deux aspects

Comme nous l’avons indiqué en première partie, il y a deux natures d’intervention dans le cadre d’un module de formation à distance. La première que nous qualifierons de production de supports et la seconde concernant l’accompagnement pédagogique.

Quantification de la production de supports

Il y a deux écoles pour la quantification de ce travail. Le premier concerne une approche de type commande de travail avec la réalisation du support et exploitation par la personne ayant passé commande. Ceci s’accompagne généralement d’un contrat et d’une rémunération sous une forme forfaitaire et payée qu’une seule fois lors de la livraison. Il peut ensuite avoir des mises à jour proposées qui sont alors à nouveau rémunérées.
La rémunération peut être très variable puisqu'il  existe aujourd'hui, parmi les différentes pratiques, un rapport variant de 10 à 100 entre une heure effective d’enseignement et une heure de réalisation de support.

La deuxième approche est plus proche de la rémunération récurrente comme l’on peut l’avoir en format présentiel. En effet, la rémunération est forfaitaire en fonction de   différents critères (crédits ECTS, équivalant présentiel, nombre d’étudiants, nature des supports…). Il existe autant de variantes que d’établissement. Généralement, le calcul est proche de l’existant, soit entre 6 et 12 heures par ECTS.
Dans les deux cas, nous retrouvons une grille plus ou moins explicite qui vient établir la valeur de l’activité proposée. Elle permet ainsi de quantifier de façon fine et surtout d’harmoniser les quantifications au regard de la nature du contenu et du public de l’UE. Les principaux éléments de la grille sont :

Quantification de l’Accompagnement pédagogique

A un rare cas, l’ensemble des acteurs, avec lesquels nous avons travaillé pour ce document, rémunère les devoirs sur la base du texte de 1978. C’est toujours entre 15 et 20mn par devoir, la variante vient des devoirs inclus dans le service et donc non comptabilisés en sus. On trouve l’application des règles suivantes :

Pour les autres éléments pris en compte dans l’accompagnement pédagogique, il en existe de toute forme et nature. Nous vous en proposons quelques exemples :

La différenciation entre les deux quantifications n’est pas toujours aussi claire. En effet, sur la base de l’équivalent présentiel (nombre d’heures ou base des crédits ECTS) une partie des heures est identifiée pour la production des ressources et une autre pour la quantification de l’accompagnement et ne sont ajoutées que des tâches spécifiques comme la correction des devoirs ou les regroupements.


Références bibliographiques et webographiques