Les facettes de la formation à distance



Thème 3 : Standards du e-learning


Pourquoi des standards ?

Deux raisons principales plaident en faveur de standards :

On peut ajouter à ces deux raisons un argument économique. Le marché de la formation en ligne s'accroît et comme tout produit ou service commercial, des règles de conformité et de compatibilité sont nécessaires.

Un autre argument peut être évoqué qui concerne l'amélioration de l'efficacité pédagogique des "produits" numériques de formation dans le cadre d'une démarche qualité.

Si l'on prend le cas spécifique des contenus numériques de formation, les anglo-saxons ont défini une série de critères de qualité appelés "ilities" :

Aujourd'hui, pratiquement tous les dispositifs en ligne utilisent Internet et pour cette raison les organismes de normalisation supposent que le Web est la meilleure opportunité et le meilleur support pour édicter des règles. C'est ce qu'on appelle l'hypothèse "basée Web" (Web-based assumption). En effet les technologies Web fournissent l'infrastructure de base pour le e-learning, incluant donc la formation à distance. Les contenus Web peuvent être diffusés pratiquement par tout medium : CD-ROM, poste client en réseau ou non, et … papier !

Les standards profitent à tous les acteurs : le consommateur qui n'est plus prisonnier d'un vendeur ou d'un produit, le vendeur qui distribue des produits indépendants des outils d'exploitation et répondant à des critères de qualité, le développeur qui peut produire dans un format utilisable par plusieurs plateformes et réutiliser des contenus existants, l'apprenant qui peut accéder plus facilement aux ressources numériques.


Normes et standards

Le vocabulaire français est beaucoup plus précis que le vocabulaire anglo-saxon et il faut faire la différence entre une norme, un standard et une position dominante.

Une norme est un ensemble de règles de conformité édictées par un organisme de normalisation reconnu (ISO au niveau international, AFNOR au niveau français).

Un standard est un ensemble de recommandations développées et préconisées par un groupe représentatif d'utilisateurs (exemples : recommandations du W3C, RFC de l'IETF, standards de l'IEEE, …).

Une position dominante est un standard de fait établi par la domination d'un produit logiciel (exemple : Microsoft Office ou Internet Explorer "imposés" par la toute puissance de Microsoft).

Il n'existe aucune norme en e-learning aujourd'hui, mais il existe des standard.

Les standards du e-learning se situent à divers niveaux :

Création de contenus

En général un contenu numérique de formation est une combinaison de médias (textes, sons, images, vidéos) auxquels s'ajoutent de l'interactivité et des animations. Il n'y a pas de standard pour la création de contenus, bien que de nombreuses recommandations d'experts existent à une seule exception : le standard IMS QTI (Question & Test Interoperability) qui recommande une structure pour les questionnaires à réponse unique ou réponses multiples. Cette structure est décrite dans le langage XML qui est le langage, quasiment universel, de description d'un document Web. Ainsi, une question comme

sera décrite par un fichier XML indiquant

Description et indexation de contenus

C'est le domaine où les standards sont les plus avancés. La problématique est celle de l'indexation : pouvoir retrouver rapidement un document. Les standards doivent donc répondre aux actions suivantes : trouver, trier, catégoriser, indexer. Il faudra donc affecter à chaque document des caractéristiques comme le ou les auteurs du document, la date de création, les mots-clés relatifs au contenu, le public cible, la durée d'apprentissage, etc. La solution unanimement retenue est celle des métadonnées (c'est-à-dire les données sur les données) conjointement avec l'emploi du langage XML.

Le fichier XML qui comporte les descripteurs du document doit accompagner celui-ci.

Les standards principaux donnant la description des critères d'indexation sont Dublin Core et LOM (Learning Object Metadata).

Création de paquetages

Il s'agit ici de présenter sous une forme assurant l'interopérabilité le contenu d'un cous complet. La structure de l'ensemble des documents correspondants est indiquée dans un fichier XML appelé manifeste (en anglais manifest).

Le standard SCORM (Sharable Content Object Reference Model) indique comment est constitué un paquetage (dont la forme finale est compressée). Une plateforme compatible SCORM sera capable de déployer automatiquement le contenu sans intervention manuelle.

Le dialogue contenu – plateforme

Imaginons que le contenu propose aux apprenants un test en ligne avec récupération des résultats (et aussi la date, le temps passé sur une question, etc.). Ces résultats sont à enregistrer dans la base de données de la plateforme. Pour que cela soit possible il faut passer par une interface normalisée (API : Application Programming Interface) qui, via des fonctions standards, établira un dialogue entre le contenu et la plateforme permettant ainsi l'enregistrement des résultats. Comme les plateformes sont diverses, le besoin de normalisation est évident. SCORM inclut cette possibilité.

Les organismes proposant des standards sont nombreux. Citons en 3 :


Références bibliographiques et webographiques